Adresse aux camarades chinois
                                          
                                        
                                        
                                           
                                        
                                        Chers
                                        camarades, très bonne année sous le signe du Coq de feu ! 
                                        Je me permets de
                                          vous demander de populariser au maximum dans toute la Chine, ces vers d’un grand
                                          poète français, qui a tout compris, avant tout le monde:
                                          
                                        
                                         
                                        « J’ai
                                          fait la magique étude
  
                                        
                                        Du  bonheur qu’aucun n’élude.
                                          
                                        
                                        Salut à lui, chaque fois
                                            
                                        
                                        Que chante le
                                          coq gaulois. »
                                          
                                        
                                         
                                        Comme vous
                                          l’imaginez aisément, ce coq gaulois est un coq de feu qui représente l’esprit
  éternel de la France. Ça n’a rien de « gaulois », mais désigne
                                          clairement le sexe masculin en érection, le matin, si l’on a fait, comme je
                                          vous le souhaite, la magique étude du bonheur. N’oubliez pas, chers camarades,
                                          que le mot « coq » pour le poète Rimbaud, qui connaissait l’anglais
                                          comme sa poche, désigne aussi sous une autre orthographe (cock),
                                          le sexe masculin. Mao, spécialiste des scènes hypertaoïstes,
                                          le samedi soir, au pavillon des Chrysanthèmes de la Cité interdite, comprend, j’en
                                          suis sûr, dans l’au-delà, bien qu’absurdement momifié, ce que je veux dire :
                                        un défi définitif contre le grotesque Trump.
                                        
                                          
                                        
                                        Chers
                                          camarades, je demande pardon à toutes les féministes chinoises pour cette
                                          précision organique et poétique, et je vous souhaite dans les tourbillons qui
                                          doivent être les vôtres, une excellente année sous le signe éternel du Coq de
                                          feu.
  
                                        
                                         
                                        Salutations
                                          révolutionnaires,
  
                                        
                                        Philippe
                                          Sollers
                                          
                                        
                                        
                                           
                                        
                                        Venise, dimanche 29 janvier 2017, 19h23