Lancinante Lancelin
                                          
                                        
                                        
                                           
                                        
                                          J’aime la folie. Être comparé par la
                                          délicieuse Aude Lancelin, dans ce magazine ultra-progressiste
                                          de Marianne (du 31 août 2013), au
                                          « chancelier Hitler » me ravit. Je cite la belle Aude, dans un
                                          article étourdissant sur la gauche et la droite en train de basculer l’une dans
                                          l’autre, à tort, puisqu’accuser quelqu’un de gauche d’être de droite est aussi
                                          politiquement incorrect que d’affirmer le contraire : « Nul ne
                                          saurait être tenu pour responsable de ses soutiens, aussi peu reluisants
                                          soient-ils.  Le cas de Nietzsche,
                                          adopté à la fois par le chancelier Hitler, Georges Bataille et Philippe
                                          Sollers, en témoigne à jamais ».
                                          
                                        
                                         
                                          Si, si, vous avez bien lu. Les orgies de
                                          Hitler dans le style de Georges Bataille ne sont pas assez connues. J’étais là.
                                          La lucide politicienne Lancelin l’a appris par Twitter. Je suis heureux que ce secret historique soit
                                          enfin dévoilé par un mouvement progressiste, dont la belle Aude est
                                          l’inspiratrice, qui rêve de moi, parfois, comme du « chancelier
                                          Hitler ». Lancelin est aujourd’hui ma « chancelière
                                          » préférée, beaucoup plus séduisante qu’Angela Merkel.
                                          
                                        
                                         
                                          Le personnage de Hitler est une de mes
                                          nombreuses incarnations médiumniques. Je n’apparais ainsi, en rêve, qu’à
                                          quelques élues. Celles-ci pressentent confusément que Nietzsche dans son « Éternel retour », de même que Heidegger avec son « Dieu extrême », prédit mon existence, ce dont témoigne à jamais, un des derniers messages de l'auteur de Ecce homo : « Tous les noms de l'Histoire, au fond, c'est moi ».
                                          
                                        
                                        
                                           
                                        
                                         
                                        Philippe Sollers
                                              
                                        
                                        Venise,  1er septembre 2013, 19h20