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FRANCIS PONGE, PHILIPPE SOLLERS
Correspondance
1957 - 1982
Édition de Didier Alexandre et Pauline Flepp
Collection Blanche, Gallimard
Parution : 29-06-2023
Il a suffi qu’un jour de mars 1957 Philippe Joyaux aille écouter Francis Ponge enseigner la langue et la littérature françaises à des étudiants étrangers pour que débute une longue amitié faite d’admiration, d’affection et de complicité critique. Près de quinze années durant, le poète apportera son plus fidèle soutien à Philippe Sollers, révélation littéraire de la fin des années 1950, ainsi qu’à sa revue Tel Quel, créée en 1960. L’auteur du Parc servira son aîné avec le sentiment que l’œuvre de ce dernier incarnait l’esprit de la littérature telle qu’il la concevait — émancipée d’un certain idéalisme poétique, attachée au travail jouissif sur la matérialité de la langue et conçue comme une expérience proprement essentielle. L’un et l’autre étaient pareillement convaincus qu’il leur fallait à la fois former leur œuvre et le public qui la lirait — en somme, « créer leur école » contre une adversité entretenue et vécue avec la même intensité. Aussi cette correspondance dessine-t-elle toute une cartographie du monde revuiste et éditorial des années 1957 à 1974. Des divergences politiques — sans que ce soit là le seul sujet de discorde — ont peu à peu éloigné les deux hommes à partir des événements de 1968. Mais leur grande proximité aura fait date, dans une autre histoire.
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>> lire un extrait
Art press, octobre 2023, par Vincent Roy
La correspondance Ponge - Sollers, par Mathieu Lindon
Libération du 13 juillet 2023
Ponge & Sollers en recommandé, par Jérôme Garcin, L'Obs du 27 juillet 2023
Sollers et Ponge à bâtons rompus
Cette édition permet d'apprécier la confrontation communicante et amicale de deux maîtres de la littérature de le seconde moitié du XXe siècle. Au début de cette correspondance l'un (Sollers) est encore de cadet émerveillé d'un maître bienveillant (Ponge) qui va favoriser son ascension.
Peu à peu les rôles changent et Sollers va tenir peu ou prou le rôle que tint avant lui Sartre dans les lettres françaises. Et on n'a en rien perdu au change. L'un et l'autre connurent d'ailleurs autant de détracteurs mais de "casaques" différentes.
Sollers a trouvé comme ces lettres le prouvent un compagnon de route en Ponge. Il conçoive la littérature sur le même registre et ce, même si à la fin de ces échanges et l'âge venant l'aîné se détache du cadet. Néanmoins ils auront effectué un bien beau bout de chemin ensemble. Avec Tel Quel Sollers offrait dès son premier numéro un blanc seing à l'auteur de La fabrique du pré.
Certes les divergences viendront (surtout après mai 1968) mais s'inscrit dans cet important ouvrage de belles pages de deux monstres sacrés.
Jean-Paul Gavard-Perret
http://salon-litteraire.linternaute.com
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